Que vous soyez ou non amateurs d’huitres, l’impact d’un filet de citron, négligemment pressé au-dessus d’une huitre ne vous aura sans doute pas échappé. L’effet est immédiat. L’acidité du citron, provoque la rétraction, le repli, la contraction et la fermeture du mollusque.
Étonnamment, le même phénomène se produit dans les entreprises. Il ne s’agit plus alors de filet de citron et d’huitres, mais de brutalités verbales – de conflits – de tensions chroniques – de changements récurrents et incompris – de surmenage – de sentiment d’isolement – de manque de reconnaissance – ou d’ambiance délétère, qui provoquent pour les hommes et les femmes d’une organisation rétraction, replis, contraction et fermeture.
Un phénomène qui a tendance à s’amplifier dans la période de crise et d’incertitude que traversent aujourd’hui nos sociétés modernes.
Etrangement de telles situations de mal-être et de replis, et au final d’inefficacité, sont beaucoup plus fréquentes que l’on pourrait le penser.
Et plus étrange encore, nombreux sont les dirigeants, managers, qui au pire ne s’en rendent pas compte, au mieux, ne savent pas comment réagir.
Si l’on admet qu’une organisation est une forme vivante parmi d’autres, la multiplication de ces situations de replis, contractions, fermetures, dans un corps social en général, une entreprise en particulier, est donc le signe d’organisations en train de dépérir, de se réifier, et au final de perdre ses capacités d’adaptation et de création.
Deux voies possibles s’offrent alors aux dirigeants et/ou managers :
- La première, tenter de compenser le manque de réactivité et d’autonomie créatrice des équipes, en déployant plus d’énergie et en faisant preuve de plus d’autorités.
- La seconde, se poser quelques instants dans un espace calme, et se poser quatre questions :
- Cette situation peut-elle perdurer longtemps, sans conséquences graves pour l’entreprise et le bien être des collaborateurs ?-
- Est-elle propice aux besoins de créativité et d’autonomie qu’appelle notre époque et les évolutions volatiles des marchés ?
- En quoi l’évolution de ma posture managériale peut-elle changer les choses ?
- Enfin, si l’on admet que ce qui sépare les huitres des sociétés humaines, c’est peut-être la conscience « d’être », que puis-je faire ?
Il n’est point la peine de chercher une nouvelle méthode ou des outils miracles… mais juste se souvenir, que le vivant qu’il s’agisse d’une organisation ou des humains, qui la font vivre, répondent à des besoins précis, pour fonctionner au mieux de ses capacités et libérer ses potentiels.
- Ouvrir des espaces de confiance, ou les difficultés, les malentendus, les tensions, peuvent être posées et résolues.
- Mettre en œuvre des modalités « dynamiques », d’animation de réunion, qui permettent de gagner en efficacité et en bien être.
- Proposer et animer un système de valeurs, nécessaire pour soigner la relation et dynamiser une organisation.
- Et bien sûr, donner et incarner un sens, une direction, qui permettent aux différents collaborateurs de converger au service d’une intention et d’un objectif commun.
Certains pourraient être tentés de penser que c’est là une perte de temps, à ceux-là nous pourrions répondre que c’est une condition de survie !A la question d’un journaliste, qui lui demandait quel était le rôle du chef, Gustavo DUDAMEL chef d’orchestre d’origine vénézuélienne, a eu cette très jolie réponse : « Il doit ouvrir des espaces de liberté, afin que chacun puisse contribuer à l’œuvre commune »