Nos émotions influencent nos comportements, déclenchent ou non des actes de solidarité ou de replis sur soi et au final imprègne une culture.
Surexposés aux informations, alertes, notifications, flashs, qui viennent sur-solliciter nos émotions, nous n’avons plus d’espaces pour les accueillir, les comprendre et, encore moins les penser.
Dans nombre d’entreprises, l’information est encore pensée comme un ensemble de données, neutres, maîtrisées et factuelles, strictement descriptives, analytiques, sans lien avec les émotions. Et pourtant, les émotions sont parties prenantes de nos vies, de nos décisions, de nos modes de relations, d’être et d’agir. Alors, n’est-il pas temps d’apprendre à les apprivoiser, d’en appréhender le rôle et les fonctions ?
L’exploration de la biologie nous donne de précieuses clés sur les interactions entre informations et émotions. Transmises par nos 5 sens : la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat ou le goût, les informations viennent stimuler notre cerveau. Elles sont alors interprétées et vont prendre un sens, selon qu’elles réveillent une mémoire (expérience déjà intégrée), une inquiétude (quelque chose d’inconnu) ou stimulent notre système nerveux (plaisir ou douleur).
Les émotions ne doivent pas être confondues avec nos « sentiments ». Les sentiments que nous éprouvons, sont l’interprétation abstraite et intellectuelle de nos émotions.
Ex :
Je dis « au-revoir » à quelqu’un d’important pour moi = j’ai une émotion de tristesse. L’émotion transporte le corps.
Je pense au temps qui passe = j’ai un sentiment de tristesse. Le sentiment transporte l’âme.
Les émotions colorent nos vies autant que nos visages, expressions de nos relations au monde, aux autres et de nos capacités à nous adapter. Elles sont à l’origine de réactions physiologiques précises, parmi lesquelles, la dilatation des pupilles, l’accélération de notre rythme cardiaque, des éclats de rire ou des crises de larmes. Jusqu’au tressautement d’une commissure de lèvres, la position du corps ou l’agitation d’un pied, qui renseignent les spécialistes de nos états émotionnels. Elles nous traversent, nous perturbent, nous réjouissent, nous habitent.
Paul Ekman, un psychologue américain fut l’un des pionniers dans l’étude des émotions et leurs liens avec nos expressions faciales. Il est considéré comme l’un des cent plus éminents psychologues du XXᵉ siècle est à établi une liste de 6 émotions de base commune à l’ensemble des humains, quelle que soit leur culture :
- Joie
- Surprise
- Peur
- Colère
- Tristesse
- Dégoût
C’est leur interprétation qui peut varier selon les cultures. (cf image jointe)
L’émotion, du latin motio (mettre en mouvement) est une expérience psycho-physiologique complexe, reflet de l’état d’esprit d’un individu lorsqu’il réagit à des influences biochimiques (internes) ou environnementales (externes). Si la diversité de perception est immense, en revanche, le processus biologique de confrontation qui les suscite demeure toujours identique.
- Traitement
- Analyse
- Qualification
- Transmission
- Réaction
- Rééquilibrage.
Les neurosciences nous le confirment « Les émotions font partie de nos fonctions cognitives. Raisonner et prendre une décision, ne peut se faire sans les émotions » (Antonio Damasio – l’Erreur de Descartes – Odile Jacob 2008).
N’est-il pas étonnant alors, que les émotions, qui biologiquement sont présentes dans nos processus de raisonnement et de prises de décisions, qui fondent nos organisations professionnelles et personnelles, puissent être à ce point ignorées ou si peu prises en compte ?