Les entrepreneurs le savent : seule l’innovation et la créativité édictées en principe de fonctionnement peuvent permettre à leur organisation de se renouveler et de durer.
Si le bio-mimétisme « technique », à savoir la capacité à « copier » la nature pour inventer de nouveaux outils, nouveaux procédés, commence à être intégré dans les entreprises industrielles, ce que nous pourrions appeler le biomimétisme « social ou managérial » reste encore largement méconnu.
Et pourtant, ne pourrait-il pas nous aider à imaginer des sociétés et des organisations, qui seraient en capacité de faire face aux enjeux du 21ème siècle ?
Dans cet esprit, nombre d’idées révolutionnaires sont en train de naître: détecteurs d’explosifs inspirés des antennes de papillon – panneaux solaires capables de reproduire la photosynthèse – revêtements antibactériens, inspirés des denticules de la peau des requins des Galapagos ne portant aucune bactérie, pour minimiser les maladies nosocomiales – capteurs de rosée pour les bâtiments, suivant la technique du scarabée de Namibie – baisse du CO2 dans la fabrication du ciment, à l’exemple des coraux marins – aiguilles médicales indolores, reproduisant la forme de la trompe des moustiques – etc… La liste d’innovations, inspirées du vivant, s’allonge jours après jours.
Si ce type de créativité biomimétique, avance chaque jour au niveau industriel, nous semblons bien stagner au sein des organisations. Certains tente un genre de radicalisation, avec la notion « d’entreprise libérée ». Croire en l’inutilité de l’encadrement de proximité et, parallèlement, en une intelligence collective spontanée, relève pourtant d’une méconnaissance majeure du fonctionnement des entreprises et des collectifs de travail. En l’absence d’un responsable clairement identifié, reconnu et disposant des moyens de réguler les dysfonctionnements, on assiste à la multiplication des jeux politiques internes au sein des équipes. De plus, loin de rendre l’entreprise plus agile, cette « Libération » pose la question de la capacité de l’entreprise à réagir vite dans un environnement complexe, incertain et difficile.
A l’heure ou un nouveau genre de crise, encore inconnue jusque-là : les crises sanitaires, se développe, n’y a-t-il pas urgence à se pencher sur le fonctionnement de nos capacités à innover ? Et sur les ingrédients à proposer aux équipes, pour les aider à être plus créatives ?
Quand les neurosciences progressent chaque jour, nous semblons continuer à penser, au sein des organisations, que la créativité émerge par des méthodes ! (Brainstorming, pensées divergentes puis convergentes, Dodécaèdre, Synectique, Mind maping, SCAMMPERR, etc …). Et pourtant comme Arthur Koestler, en avait l’intuition : « La véritable créativité commence souvent là où le langage s’arrête »
Si toutes ces méthodes, issues du siècle dernier, peuvent être utiles, au regard de certaines situations plus ou moins complexes, elles ont rarement donné naissance, vous en conviendrez, à de grandes révolutions, ni même permis à l’esprit créatif de réellement reprendre ses droits.
Steve job pensait que « la créativité consiste juste à pouvoir relier des choses entre elles », quand pour Einstein il s’agissait de « l’intelligence qui s’amuse »
Où se situent l’espace créatif, la part de rêves, l’amusement et l’espace pour relier des idées, dont a besoin l’humain pour se sentir inspiré ? L’enfermer dans une salle de réunion, pour une durée prédéfinit, entre téléphone portable agenda rempli et surcharge de reportings à délivrer, peut-il l’amener à être créatif ?
Mobilisés par nos occupations et nos activités incessantes, les qualités et les espaces nécessaires, pour que puisse émerger la créativité, ne font plus partie de nos préoccupations.
Le silence, le vide, l’apparent ennui – ne rien faire – ces moments de calme ou nos pensées s’évadent, n’ont plus leur place dans nos modes d’apprentissages ni même de nos modes de vie. Seuls le poète, l’artiste ou le mystique recherchent encore cet état, cette attitude intérieure de curiosité, d’empathie, d’estime de soi et d’ouverture au « non encore advenu ». Tout le reste n’est que répétition, avec plus de confort, plus de vitesse, plus d’autonomie, plus de productivité… d’un système de vie, et de représentations qui reste toujours le même. Rien ne change vraiment !
Alors, instaurer des espaces de vide, de silence, d’amusement et de reliance, au contact de la nature, pour que les équipes se ressourcent et laissent émerger leurs potentiels de créativité́, pourrait-il être un premier pas intéressant pour retrouver la voie d’un être vivant créatif ?
« L’intelligence véritables agit dans le silence. Le calme est l’espace de la créativité́ et des solutions. »
Eckhart Tollé.
Une étude menée par Ruth Ann Atchley, chercheur à l’université́ du Kansas, montre que passer trois jours dans la nature « booste » la créativité́ de 50 %. Un principe que connaissait parfaitement le plus grand créatif jamais égalé. Ainsi, Léonard de Vinci conseillait déjà « Sachez-vous éloigner car, lorsque vous reviendrez à votre travail, votre jugement sera plus sûr. » Selon Atchley, la nature est un refuge contre la cacophonie du monde et la douce fascination qu’elle exerce rafraîchit l’esprit.
Des Managers audacieux, en quête de vraies innovations, nous ont fait confiance, et ont tentés ce pari. Emmener leurs équipes en pleine nature quelques jours, après un cheminement collectif autour des principes du Vivant. Un préambule nécessaire pour grandir en maturité managériale afin de réunir les conditions d’harmonie, indispensables aux surgissements d’idées créatives collectivement. Les résultats ont été à chaque fois impressionnants.
La recette n’est pas magique, elle ne fait que s’inspirer des lois qui façonnent le vivant et des principes qui régissent la vie. Une approche moderne et audacieuse, pour les personnes et les organisations, dont chacun ressort gagnant.
Comme toute recette, pour que le plat soit un succès, aucun ingrédient ne doit manquer. Mais, en suivant la recette, nous savons que le résultat sera garanti.
- Les liens établis entre les individus sont positifs et productifs de sens (Altérité)
- La pensée systémique est intégrée par les collaborateurs (compréhension des interdépendances).
- La vision est clairement définie et partagée, elle motive et met en mouvement les individus (sens).
- Les modalités de communication choisies permettent le dialogue (communication humanisante).
- L’intelligence collective comme dynamique de travail ou les valeurs vécues, partagées, permettent de progresser en maturité́ collective (un système de valeurs communes favorise l’harmonie).
- Le cadre posé est rassurant. Il permet la confiance, et apporte l’efficacité́.
- Un séminaire en pleine nature ou de nouvelles idées innovantes et créatives
« Le nouveau ne sort pas de l’ancien, mais apparaît à côté de l’ancien, et lui fait concurrence jusqu’à le ruiner ».
Joseph Schumpeter (Théorie de l’évolution économique)